Sa particularité géographique est qu’elle se trouve à -219 m du niveau de la mer, à 300 km au sud de Varsovie, la capitale.
La population recensée s’élève à 758.334 habitants, avec 2320 individus au km². C’est ici que vécut à la fin des années 900, Mieszko 1er, et qu’elle devint par la suite un évêché où le premier roi de Pologne, Boleslas 1er édifiera un château fort et une cathédrale. Capitale du royaume, elle concentre ainsi pendant plusieurs décennies l’essentiel de la ferveur religieuse du pays, et de nombreux monastères et couvents y seront construits.
Ils seront les seuls bâtiments à résister à la fureur mongole lors des invasions.
Jusqu’en 1595 les rois de Pologne résidèrent et furent sacrés ici. Elle est alors un important centre politique, administratif et surtout culturel. Elle est alors le centre respecté des préoccupations catholiques de l’Europe et se positionne en adversaire des religions germaniques, orthodoxes et islamiques, de ses pays les plus proches. Lorsque la Pologne s’unifie à la Lituanie, elle perd de sa superbe au profit de Varsovie qui est nommée capitale du Grand Duché.
Elle subit ensuite les invasions suédoises successives et ce jusqu’en 1709. Alors que naît ici l’esprit d’indépendance, tandis que le reste du pays est morcelé entre Prussiens et Russes, elle tombe finalement dans l’escarcelle de l’empire austro-hongrois, et connaît un nouvel essor, avec la construction d’édifices sur les vestiges de la vieille ville, dont le célèbre théâtre Slowacki.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Cracovie est investie par les nazis, suite à l’accord entre Hitler et Staline, et devient la capitale des territoires occupés. Des camps de concentration sont installés, notamment dans le quartier de Plaszow. La communauté juive qui vit ici depuis des siècles ayant largement participé à l’enrichissement de la cité, est alors retranchée dans le ghetto de Podgogrze, de l’autre côté du fleuve. Juifs et intellectuels seront déportés et exterminés par centaine de milliers. Très peu survivront et auront alors à affronter des discriminations antisémites qui se poursuivront bien après la fin de la guerre.
Cracovie reste le symbole de la tragédie juive en Pologne. Cracovie est enfin libérée le 19 janvier 1945, elle a échappé à la destruction, ce qui ne fut pas le cas de Varsovie. Elle se recentre alors sur sa notoriété culturelle et artistique, et devient le deuxième pole économique d’importance du pays. Aujourd’hui la ville conjugue un heureux mariage de traditions et de modernisme.
Elle possède de nombreuses églises et édifices religieux de tout culte, qui la firent surnommer jadis la Rome du Nord. Ses palais gothiques et ses anciennes demeures baroques rappellent le faste d’antan, et tout le monde aime à se souvenir que le pape Jean Paul II naquit à quelque 50 km d’ici. Le quartier juif renaît de ses cendres et de son douloureux passé pour devenir un site attractif et très branché, apportant un peu de légèreté en des lieux qui ont vécu les pires moments de l’histoire du pays.
Cracovie la conviviale vibre dans le cœur des Polonais, et séduit les touristes qui viennent nombreux chaque année investir sa voie royale, ses musées, ses parcs et cette atmosphère qui ne s’est jamais démis du charme d’antan.