La famille déménage rapidement à Varsovie où Frédéric grandit dans une belle demeure en compagnie de ses sœurs. Initié tôt à la musique par sa mère qui joue du piano, il développe très jeune des capacités étonnantes dans cet art. À six ans à peine ses parents lui octroient un professeur sous la férule duquel il deviendra deux ans plus tard un véritable prodige.
En 1817 sa première œuvre est déjà gravée, il s’agit de la Polonoise pour le Pianoforte. Il se produit ainsi devant toute l’aristocratie de la ville, alors en pleine effervescence culturelle.
En 1818 il est déjà célèbre en son pays. Il apprend les langues étrangères et les intellectuels du monde se pressent dans le salon où son père reçoit chaque semaine. Une proximité qui lui permet de se nourrir d’autres connaissances grâce à un esprit parfaitement vif et espiègle. L’été, il part en famille à la campagne. C’est là qu’il découvrira l’identité du folklore et de la musique polonaise, grande source d’inspiration pour ses œuvres futures.
En 1825 il publie Rondo en Ut mineur, et s’oriente définitivement vers l’École de musique tout en suivant des cours de littérature à l’université de Varsovie. L’émulation culturelle qui règne alors en Pologne est extrêmement créative pour Chopin. Il peaufine sa sensibilité, aiguisent ses partitions, et les œuvres se succèdent. Lorsque sa sœur cadette meurt de tuberculose en 1827, Chopin est très affecté par ce décès tragique. Il se replie dans la musique tandis que ses amours contrariés avec quelques comtesses russes ne reçoivent en retour que peu d’échos.
À la fin de 1829, il joue en public et à guichet fermé, et commence à se sentir à l’étroit dans son pays. L’Europe l’appelle, ce sera d’abord Berlin, puis Vienne. Il quitte ainsi définitivement la Pologne en 1830, un départ qui sera perçu comme une trahison par ses compatriotes. Il vit un an à Vienne, mais ne rencontre pas son public. À court d’argent, il part ensuite pour Paris, où la communauté polonaise est porteuse d’un souffle culturel qui fait les beaux jours de la capitale. Il s’intègre immédiatement, et fréquente d’autres virtuoses du piano et de l’interprétation, Liszt, Herzl, Pleyel, et Kalkbrenner auquel il voue une admiration sans bornes. Il donne son premier concert en février 1832, et de nombreux suivront jusqu’à la consécration deux ans plus tard. Il continue de professer et de fréquenter l’aristocratie parisienne. Petit à petit son appartement devient un lieu de rendez-vous où se réunit toute l’intelligentsia musicale. En 1935, en voyage à Dresde il rencontre la jeune Maria Wodzinska, qui lui inspirera la fameuse valse en la bémol majeur.
En 1836 alors que sa carrière musicale est lancée, il devient le compagnon de l’écrivain Georges Sand avec laquelle il vivra jusqu’en 1847. C’est à cette période que sa tuberculose se déclare. Sa santé ne cessera de décliner. Après sa rupture avec Sand, épuisé, il entame une tournée et joue devant la Reine Victoria à Londres. Il meurt le 17 octobre 1849, à l’âge de 39 ans, entourés de ses amis, dans une mise en scène musicale qu’il a prévu de longue date. Le catalogue de ses œuvres figure au panthéon de la musique classique. Un virtuose dont les partitions ne cesseront jamais de retentir aux quatre coins du monde.